Le dialogue prévu avec chaque organisation syndicale devrait cependant tourner court avec la CGT, pour qui "toute réforme est une ligne rouge".
En recevant une par une les organisations syndicales et patronales, le gouvernement donne le coup d'envoi jeudi de la concertation sur les retraites en vue d'une réforme en septembre, qu'il veut "juste", mais qui va sensiblement alourdir le climat social. Entouré des ministres concernés, Marisol Touraine pour les Affaires sociales, Michel Sapin pour le Travail, Marylise Lebranchu pour la Fonction publique, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault doit commencer ses auditions marathon par la délégation du syndicat des cadres CFE-CGC, menée par sa nouvelle secrétaire générale Carole Couvert, une interlocutrice modérée.

Dans les couloirs du pouvoir socialiste, on ne se fait aucune illusion. "Toute réforme est une ligne rouge pour la CGT", observe-t-on dans l'entourage de François Hollande. Déplorant de ne pas être écoutée quand elle réclame plus de ponctions sur le capital pour renflouer les caisses de retraite, la CGT rejette en bloc le rapport d'experts publié le mois dernier par la commission présidée par la haut fonctionnaire Yannick Moreau. Ce rapport préconise plusieurs mesures à prendre pour combler une partie des 20 milliards de déficit prévus à l'horizon 2020 par le Conseil d'orientation des retraites (Cor). Une prévision trop optimiste a toutefois jugé fin juin la Cour des comptes qui anticipe un trou de 60 milliards en 2030, si rien n'est fait.
____________________Cotiser plus... longtemps__________________
Parmi les mesures proposées dans le rapport Moreau figure en bonne place l'allongement de la durée de cotisation, qui est actuellement de 41,5 ans pour la génération 1955 et 1956. Cette mesure serait "juste", a estimé François Hollande, alors que serait "injuste", selon lui, un nouveau recul de l'âge légal de départ, que les organisations patronales sont les seules à réclamer. Le syndicat Force ouvrière se tient, pour le moment, sur la même ligne que la CGT et refuse tout allongement de la durée de cotisation. Les deux frères ennemis pourraient même se retrouver côte à côte dans les manifestations de septembre.
Sans grand espoir de convaincre les syndicats contestataires, le gouvernement va chercher à s'appuyer sur les réformistes, au premier rang desquels la CFDT. Bien qu'elle ne veuille pas apparaître comme l'interlocutrice privilégiée du pouvoir, comme en 2003 pour la réforme Fillon, la centrale de Laurent Berger veut être écoutée pour les mesures de "justice" qu'elle va proposer. "Moi, je vais (à Matignon) pour obtenir des choses, je ne suis pas de ceux qui vont à une concertation en annonçant déjà qu'elle va échouer", a déclaré le successeur de François Chérèque sur Europe 1.
"À la fin de la concertation, qui n'est pas une négociation, la CFDT dira les points sur lesquels elle est d'accord et ceux sur lesquels elle est en désaccord", mais "la réforme, ce sera celle du gouvernement", a-t-il ajouté. En matière de pénibilité par exemple, la CFDT souhaite que pour dix ans d'exposition à des facteurs de risque la durée de carrière soit réduite d'un an. La centrale cédétiste souhaite également des mesures pour les carrières morcelées, les femmes, les polypensionnés, et pour améliorer la "lisibilité" des systèmes de retraite.
De leur côté, les organisations patronales (Medef, CGPME, UPA) refusent toute hausse de cotisation et la sous-indexation des pensions par rapport à l'inflation. "Ce sont à mon avis deux lignes jaunes qu'il ne faut pas dépasser", a affirmé mercredi Pierre Gattaz, tout juste intronisé nouveau patron du Medef et qui doit être reçu en fin de journée par le chef du gouvernement.
JRdeMazingarbe, Posté le jeudi 04 juillet 2013 06:06
Salut.
On allonge les années de travail...les jeunes resteront chômeurs.
Qu'on donne la retraîte sous certaines conditions à 56 ans pendant X années, puis revenir à 60 ans. Là le chomage diminuerait....Le rêve est encore permis.
Richard.